Alors que la médiation animale est de plus en plus présente dans le paysage médical, sanitaire et social, il est encore fréquent pour le grand public de ne pas savoir ce qu'est un chien de médiation. De même, il est aussi courant que des professionnels des secteurs concernés ne sachent pas précisément ce qu'ils peuvent attendre d'un chien de médiation. Voici quelques explications !
La médiation animale
En premier lieu, il est essentiel de bien saisir ce à quoi correspond la médiation animale.
Il s’agit de faire appel à la présence animale dans une visée thérapeutique, éducative ou sociale. Ce type d’activité est un complément des méthodes dites traditionnelles et peut être considérée comme une approche non-médicamenteuse. Ainsi l’intervention régulière d’un chien éduqué auprès de personnes en situation de vulnérabilité physique et/ou psychique tend à rétablir un lien social rompu ou abîmé. Les résultats de ces interventions sont très étonnants. A titre d’exemple, la stimulation peut être telle que les personnes âgées retrouvent le goût pour la communication, le sourire et recouvrent énergie et mobilité.
Depuis maintenant plus de vingt ans de nombreuses études (voir plus bas la bibliographie indicative) attestent des effets bénéfiques de la présence animale auprès des patients, et ceci sur le long terme. De plus en plus d’établissements accueillant des personnes âgées décident d’inscrire dans leur projet d’établissement la médiation par l’animal parce qu’ils constatent une nette amélioration de la vie de leurs résidents et de leurs personnels : les éventuels problèmes d’hygiène souvent évoqués pour contrer ce type de projets sont des contraintes mineures qui font désormais l’objet de recommandations claires et simples.
La médiation animale est donc présente dans pratiquement tous les domaines d’intervention sanitaire, médicale et sociale.
Ainsi, à l’occasion de leurs interventions sous supervision d’un professionnel, les chiens de médiation favorisent les liens sociaux, naturels et bienfaisants entre les humains et les animaux, et stimulent sur les plans cognitif, émotionnel, social, sensoriel, psychomoteur... Cette activité mobilise des personnels très divers auprès de publics tout aussi variés. C’est pourquoi, la commission réglementation de Canidea, après de longs échanges, a formulé la définition suivante.
médiation ANIMALE :La définition
Il est entendu par « médiation animale » les interventions supervisées par un professionnel qualifié et consistant à faire intervenir un animal spécifiquement sélectionné et éduqué auprès d’une ou de plusieurs personnes en situation vulnérabilité physique, psychique ou social et qui pourraient tirer un bénéfice cognitif, psychologique, physique ou social de ces interactions.
Ces interventions s’inscrivent dans le cadre d’une convention de prise en charge propre au(x) bénéficiaire(s). Elles visent à soutenir l’action du professionnel en lui offrant un support de travail : cette même convention doit justifier la pertinence de cette approche par rapport à d’autres.
La diversité des métiers impliqués dans ces interventions se reflètent dans la diversité des professionnels pratiquant la médiation animale. On notera deux grandes familles : les intervenants à domicile, qui pratiquent la médiation dans leur établissement et les prestataires, qui interviennent auprès d’établissements extérieurs souhaitant des activités de médiation. Dans tous les cas, Canidea considère essentiel que la personne mettant en place l’activité ait été formée à la médiation par l’animal, de sorte à garantir la sécurité des interactions autant pour les humains que pour les chiens.
Cependant, pour que les séances de médiation par l’animal se déroulent bien autant pour les humains impliqués que les chiens, il est essentiel que l’animal ait été sélectionné sur des critères objectifs et ait reçu une éducation spécifique. En effet, la sélection permet d’éviter des animaux ayant des pathologies ou des comportements incompatibles avec l’activité de médiation. Elle permet également de choisir des individus qui s’épanouiront au contact du public avec lequel ils travailleront. Néanmoins, un chien appréciant les interactions avec les personnes âgées n’aura peut-être pas la même facilité avec de jeunes enfants. Autre aspect du choix de l’animal, l’éducation a pour but de garantir un comportement adapté : n’importe quel chien n’est pas capable de rester allongé plusieurs dizaines de minutes à se faire brosser ou de marcher à côté d’un déambulateur. Au-delà des apprentissages spécifiques aux activités prévues, il est essentiel que le chien obéisse à son référent : à titre d’exemple, bousculer par accident une personne fragile peut avoir de graves conséquences, qui peuvent aller jusqu’au décès.
Or comment attester que le chien correspond aux critères physiques, psychiques et comportementaux attendus pour la médiation animale ? Canidea défend la nécessité d’établir un certificat d’aptitudes du chien de médiation. Déjà en vigueur pour les membres de Canidea, la confédération réfléchit à la meilleure façon de permettre à des chiens extérieurs au réseau de pouvoir passer ce test.
professionnel qualifié en médiation animale : La définition
Par « professionnel qualifié en médiation animale », il faut comprendre toute personne détentrice d’un diplôme lui permettant d’intervenir auprès du public bénéficiaire et ayant suivi une formation qualifiante en médiation animale.
Le chien de médiation
La médiation animale peut mobiliser différents types d’animaux. Les aptitudes de communication interspécifiques du chien avec l’être humain sont tout simplement exceptionnelles. Aucune autre espèce animale ne peut aussi bien « lire » les comportements humains. Même le chat, grand favori des animaux de compagnie, ne parvient pas à un tel niveau reconnu d’intercompréhension et surtout d’obéissance. Essayez donc de demander à un chat de se laisser brosser par un inconnu ! C’est pour ces raisons, parmi d’autres, que les professionnels de la médiation ont massivement recours aux chiens pour leurs activités. Plus facile à éduquer que d’autres animaux (en particulier sauvages), plus facile à transporter, plus prône à interagir avec des humains non familiers, suscitant la sympathie auprès de personnes qui ont peut-être déjà eu des chiens et pouvant être support de multiples activités, le chien est donc plébiscité, à raison, dans la médiation animale.
Extrait de la charte éthique et déontologique de canidea :
ARTICLE 1b
« Il est entendu par chien de médiation les chiens éduqués dont les activités les amènent à intervenir dans des établissements médicaux, sociaux, éducatifs ou sanitaires, dans des cabinets de spécialistes, dans des structures consacrées à ces activités et/ou auprès de particuliers dans des temps limités. »
« Il est entendu par bénéficiaire toute personne qui bénéficie directement de la présence du chien, celle-ci ayant vocation à améliorer sa condition physique, psychique et sociale sans nécessité d’exclusivité entre les trois. »
Cependant, pour que les séances de médiation par l’animal se déroulent bien autant pour les humains impliqués que les chiens, il est essentiel que l’animal ait été sélectionné sur des critères objectifs et ait reçu une éducation spécifique.
En effet, la sélection permet d’éviter des animaux ayant des pathologies ou des comportements incompatibles avec l’activité de médiation. Elle permet également de choisir des individus qui s’épanouiront au contact du public avec lequel ils travailleront.Néanmoins, un chien appréciant les interactions avec les personnes âgées n’aura peut-être pas la même facilité avec de jeunes enfants. Autre aspect du choix de l’animal, l’éducation a pour but de garantir un comportement adapté : n’importe quel chien n’est pas capable de rester allongé plusieurs dizaines de minutes à se faire brosser ou de marcher à côté d’un déambulateur.
Au-delà des apprentissages spécifiques aux activités prévues, il est essentiel que le chien obéisse à son référent : à titre d’exemple, bousculer par accident une personne fragile peut avoir de graves conséquences, qui peuvent aller jusqu’au décès. Or comment attester que le chien correspond aux critères physiques, psychiques et comportementaux attendus pour la médiation animale ?
Canidea défend la nécessité d’établir un certificat d’aptitudes du chien de médiation. Déjà en vigueur pour les membres de Canidea, la confédération réfléchit à la meilleure façon de permettre à des chiens extérieurs au réseau de pouvoir passer ce test.
Ce que peut faire un chien de médiation et ce qu'il ne peut pas faire
Les activités de médiation se répartissent entre activités entre soin et jeux. Il y a les séances de brossage, les caresses, les jeux, les promenades… La présence du chien est un support pour un projet de thérapie ou d’éducation. Un ergothérapeute planifiera ses activités pour favoriser la motricité de la personne. Une psychologue comptera sur la présence du chien pour détecter un pic de stress du patient qui prendra une pause pour caresser le chien avant de reprendre la séance plutôt que l’interrompre. Une éducatrice spécialisée organisera un jeu avec le chien pour créer des liens entre personnes dans un groupe et favoriser les échanges. Le chien ne se substitue pas au professionnel : il fait partie d’un projet élaboré en fonction des spécificités des bénéficiaires.
Enfin, le bien-être de l’animal doit être pris en compte. La médiation animale sollicite amplement le psychisme du chien qui, en séance, est hyper attentif à son environnement. Il interprète les comportements des uns et des autres et s’adapte à ceux-ci. C’est pourquoi il est indispensable de planifier les temps de travail du chien, de prévoir des temps, voir des journées, de repos entre les séances. L’intervenant doit être attentif à la fois aux comportements des participants et aux signaux de stress de l’animal, de sorte à pouvoir interrompre la séance en cas de malaise de part ou d’autre.
De même, le chien doit être suivi a minima annuellement par un vétérinaire pour sa santé et un éducateur canin pour ses acquis d’éducation.
L’ensemble de ces principes sont posés dans la charte éthique et déontologique de Canidea.